
L’accessibilité universelle Symbole de l’anneau olympique, connectant la terrasse haute au parc des rives de Seine, le cercle des athlètes se déploie sur environ 150 m de long, tantôt aérien, tantôt légèrement surélevé du sol au niveau des rives de Seine pour poursuivre le tracé de l’anneau.
© Karolina Samborska/Agence TER
L’unicité de ce projet, au-delà du fait qu’il ne se représente pas deux fois dans une vie d’agence, tient dans la volonté commune de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre d’atteindre des objectifs environnementaux particulièrement ambitieux. “Le Village des athlètes incarnera l’urbanisme du XXI° siècle grâce à sa performance énergétique, sa neutralité carbone et une forte valorisation de la biodiversité. Le paysage urbain créé revitalise des sols vivants imperméables grâce au réemploi de matériaux du site ou encore grâce à la plantation d’une forêt urbaine en héritage des Jeux Olympiques” témoigne Henri Bava, associé de l’agence TER. Carlotta Mazzi, architecte et paysagiste conceptrice, ajoute : “l’accessibilité universelle, le confort climatique, la biodiversité en ville et l’impact environnemental positif étaient également des impondérables”.
Pour assurer ce haut niveau d’ambition et la rapidité d’exécution, où tout devait être dessiné et validé très vite, l’Agence Ter a adapté son organisation : cinq salariés ont été mobilisés à temps plein, sans autre projet satellite. Les quatre grands secteurs du village ont ainsi été répartis entre 4 personnes, orchestrées par Carlotta Mazzi, sous la supervision d’Henri Bava.
Une des autres particularités de ce projet a été “la complexité amenée par la constellation de partenaires et d’intervenants présents”, à l’image des 29 maîtres d’ouvrages différents œuvrant autour du projet.
S’appuyer sur la géographie du site
La conception globale du Village des Athlètes a été dictée par la géographie du site. Tout d’abord, c’est la Seine qui est l’axe structurant du projet. “Auparavant réservé à la route départementale circulant sur les rives de Seine, nous souhaitions rendre le fleuve aux habitants et à la nature. Le parc des rives de Seine se déploie ainsi sur la terrasse basse du site, agrémentée d’un ouvrage en encorbellement, permis notamment par la réduction de la largeur de la voirie, pour offrir un espace de détente réservé aux piétons au plus près de l’eau” précise Carlotta Mazzi. La Seine s’immisce ensuite dans le village, traversé par de grands axes fédérateurs perpendiculaires au fleuve déclinant un paysage boisé.
Ensuite, la topographie a servi la mise en scène de la Seine. “Nous nous sommes appuyés sur la butte de Saint-Ouen pour créer des terrasses et des promenades orientées vers le fleuve, mais également vers le paysage métropolitain. A l’instar du Mail Finot (future Promenade Césaria Evora), largement boisé, qui fait pénétrer le paysage de l’eau dans le quartier et apporte de la fraîcheur, tout en donnant accès aux berges” complète la directrice de projet.
Enfin, c’est la nature variée des sols, entre remblais, marnes, alluvions, sables et calcaires qui a structuré et donné la tonalité aux différents espaces du Village. Le plateau calcaire au niveau de la butte de Saint-Ouen, la terrasse du coteau avec un sol drainant de remblais, le vallon boisé marneux, le parc des rives de Seine… ils accueillent chacun une palette végétale adaptée à la nature de leur sol.