
Une pépinière in situ pour végétaliser le parc L’une des spécificités du projet réside dans la création d’une pépinière dès le début du projet, souhaitée par le paysagiste concepteur Philippe Niez pour sauver les arbres présents sur le site. Elle a permis d’alimenter les plantations au fur et à mesure de l’avancement des travaux, notamment avec de très grands sujets. Une aventure botanique… et humaine !
Un site meurtri, un défi hors-norme
La décharge d’Akouédo, créée en 1965, a été fermée en 2018. Pour la population locale, ce site est véritablement “maudit” et réputé comme “le pire endroit d’Abidjan”. Et pour cause : le village qui jouxte la décharge a énormément souffert de ces activités humaines polluantes, posant de vrais problèmes de salubrité publique. En 2006, le drame du Probo Koala, un navire qui a répandu ses déchets dans la décharge, a causé la mort de 17 personnes et l’intoxication de 40 000 autres. “L’opération de réhabilitation était alors bicéphale : d’une part, les 95 ha de la décharge, recouverte d’une épaisseur variant de 6 à 40 m de déchets très instables qui devaient être isolés de l’eau et de l’air. D’autre part, l’ambition était de créer un nouveau lieu emblématique pour la ville, dont l’identité se veut forte et marquante, en plein cœur d’Abidjan. Il s’agit de rendre hommage à la résilience, cette capacité de l’être humain et de la nature, à résister et surmonter les traumas, de s’en nourrir pour mieux avancer” raconte Philippe Niez, paysagiste concepteur et dirigeant de l’agence Niez Studio, maître d’œuvre paysage du projet.
Appelée par le groupe PFO dirigé par Clyde Fakhoury, l’agence s’est ainsi lancée dans la transformation radicale et la revitalisation de cette zone meurtrie, pour en faire une référence en matière de respect de l’environnement, tout en fournissant des usages de loisirs qui font aujourd’hui défaut aux quartiers environnants. Un sacré challenge pour l’agence qui n’avait jamais travaillé auparavant sur la réhabilitation d’une décharge. Ni dans ce pays bien lointain de notre culture et des rouages de la commande publique “à la française”.